ecole du cerveau oude

L’école du cerveau est un livre d’Olivier Houdé dans lequel il est question de l’histoire de la neuropédagogie, c’est-à-dire de la rencontre entre les sciences cognitives et la pédagogie. L’auteur nous fait voyager dans le temps, de Platon jusqu’à l’exploration du cerveau par IRM.

Ce livre est paru aux Editions Mardaga en 2019 et a été réédité en Livre de Poche (LGF) en 2021 – 192 pages.

 

Qui est Olivier Houdé ?

Olivier Houdé est un ancien instituteur devenu professeur de psychologie à l’université et directeur du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’éducation de l’enfant au CNRS. Il est le pionnier de la neuropédagogie en France.

Résumé du livre : L’Ecole du cerveau

 Le livre est divisé en deux chapitres précédés d’un avant-propos et d’une introduction.

Avant-propos

 Olivier Houdé introduit son propos par une analogie entre ce livre et le tableau La Condition Humaine de Magritte (1935).

la condition humaine magritte

Ce tableau représente l’allégorie de la caverne de Platon qui sera expliquée plus loin dans le livre. Olivier Houdé nous donne une brève explication : l’intelligence consiste à se libérer des ombres, c’est-à-dire des croyances. De plus, Magritte nous montre que c’est toujours l’Homme qui reconstruit et représente la « vérité ».

Introduction

 Les neurosciences cognitives expliquent pourquoi certaines situations d’apprentissage fonctionnent mieux que d’autres. 

Ce livre, d’abord et surtout destiné aux élèves professeurs des écoles, propose une synthèse de l’histoire de la pédagogie et des apports récents des sciences cognitives. Bien sûr, ce livre s’adresse aussi aux enseignants, aux parents et au monde de l’éducation en général.

Les neurosciences sont une nouvelle discipline, il faut donc s’en inspirer tout en gardant son esprit critique et en évitant de tomber dans le piège des « neuromythes » relayés sur internet ou dans les magazines.

 Chapitre 1 – L’intérêt pour l’enfant en pédagogie à travers l’histoire

 Dans ce chapitre, Olivier Houdé passe en revue toutes les époques, de l’Antiquité à nos jours.

L’Antiquité

L’éducation est au cœur du mythe de la caverne de Platon. L’Homme est prisonnier de sa caverne, il tourne le dos à l’entrée et regarde sur la paroi des ombres d’objets projetées. L’Homme ne perçoit donc que les apparences. Ce n’est qu’en se détachant de ce monde des apparences que l’on peut aller vers la lumière.

Si ce mythe vous intéresse, je vous propose cette courte vidéo pour approfondir un peu cette notion.

 

XVIIe et XVIIIe siècles

Locke (un philosophe anglais) propose dans Quelques pensées sur l’échec une psychologie de l’enfant. Il insiste sur le rôle de l’imitation et du jeu.

En France, Jean-Jacques Rousseau, dans son roman L’Emile, délivre des conseils pour l’éducation des enfants. Au programme : une vie à la campagne, pas de morale, pas de devoirs écrits (j’en connais qui sont déjà fans !), peu de lectures, mais beaucoup de discussions et d’expériences concrètes.

Jean Itard et Edouard Segin

Il est ici question de Victor l’enfant sauvage (cliquez ici pour en savoir plus sur cette histoire). Le Dr Itard développe de nombreux outils pédagogiques pour faire progresser le petit Victor et est à l’origine de ce que nous appelons aujourd’hui « l’éducation spécialisée« . C’est le début de l’éducabilité. Les travaux d’Itard sont poursuivis par Segin.

 Maria Montessori, Celestin Freinet et Ovide Decroly

Maria Montessori, première femme médecin italienne, adapte les méthode de Jean Itard et d’Edouard Segin. Elle obtient des résultats spectaculaires : les enfants que l’on dit « arriérés » peuvent se présenter aux mêmes examens que les enfants dits « normaux ». Ses méthodes passent par les sens, les gestes et l’attention.

enfant ecole montessori

On apprend alors que les fondateurs de Google, Sergey Brin et Larry Page, ont été élèves d’une école Montessori.

Dans son livre L’Enfant, Maria Montessori explique l’immense responsabilité des adultes et de l’école dans le développement de l’enfant : « L’adulte grave dans la mémoire de l’enfant, absolument comme un burin incise dans la pierre. Aussi, l’adulte devrait-il mesurer les mots qu’il dit devant l’enfant, parce que celui-ci est avide de saisir ; c’est un véritable accumulateur. « 

Célestin Freinet, instituteur de la même époque que Maria Montessori reprend les méthodes de cette dernière en ajoutant une dimension collective qu’il place au centre de sa pédagogie.

Montessori et Freinet rappellent à de nombreuses reprises qu’un organisme passif n’apprend pas : la pédagogie doit donner une large part à l’action, aux erreurs, aux projets.

De son côté, Ovide Decroly est à l’initiative de la méthode de la lecture globale, aujourd’hui proscrite par les neurosciences cognitives.

Alfred Binet, Jean Piaget et Lev Vygotski, les psychologues de l’enfant

L’action est aussi privilégiée chez ces psychologues, tout comme pour Maria Montessori et Célestin Freinet.

 

Chapitre II – Sciences cognitives et sciences de l’éducation

 

Les sciences cognitives posent les questions suivantes : qu’est-ce que la connaissance ? Comment l’acquiert-on ?

Aujourd’hui, grâce à l’informatique, les sciences cognitives et l’IRM, on peut mieux comprendre le cerveau de l’adulte et de l’enfant.

Le cerveau est « l’angle mort » de l’Education Nationale. On éduque « en aveugle » et on regarde après les résultats PISA sans chercher à comprendre comment fonctionne un cerveau qui apprend.

L’IRM a permis de découvrir plusieurs choses :

– Les bébés sont plus intelligents qu’on ne le croit.

– Le cerveau se développe de manière non linéaire, c’est-à-dire qu’il utilise de nombreuses stratégies et a besoin de faire des erreurs.

– L’émotion positive est nécessaire et, au contraire, la peur bloque l’apprentissage.

– Le sommeil est essentiel à la mémoire.

Certaines zones du cerveau sont à l’origine des automatismes, mais il faut apprendre à les inhiber. Par exemple, en orthographe, de nombreuses personnes écrivent * »Je les manges«  au lieu de « Je les mange ». Pourquoi ? Après « les », le cerveau a le réflexe de mettre un « s » . Il faut donc apprendre au cerveau à être flexible et à ne pas toujours agir par réflexe.

L’éveil du beau déclenche des impulsions nerveuses qui se propagent jusqu’au cortex cérébral.

Conclusion

La neuropédagogie n’est pas une science nouvelle, elle a été préparée par Platon, Rousseau, Itard, Montessori, Freinet… Cependant, la neuropédagogie d’aujourd’hui permet aussi de s’opposer à certaines méthodes, comme la lecture globale prisée par Decroly et Freinet.

Mon avis et ce que je retiens de cette lecture

Ce livre est très intéressant, j’ai pris conscience de l’évolution de la pédagogie à travers l’histoire et des progrès qu’il y a encore à faire à l’école (mais comment faire, même avec la meilleure volonté du monde, avec 30 élèves entassés dans une classe pendant 55 minutes ?). Le passage sur l’inhibition des réflexes m’a beaucoup éclairée. Je comprends mieux maintenant pourquoi on trouve souvent des * »Je les manges ». Il me faut maintenant étudier les méthodes pour déjouer ces réflexes…

Vous pouvez découvrir ici d’autres avis sur ce livre.

Et vous, avez vous lu L’Ecole du cerveau d’Olivier Houdé ? Qu’en avez-vous pensé ? 

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